Réflexion Enjeu d'envergure national, cette consultation semble être un bon moyen aux acteurs culturels et médiateurs en tout genre de faire entendre et comprendre leurs attentes. Mais pas seulement, nous y voyons aussi le moyen de repenser le temps de l'école, son rôle éducatif dans le domaine de l'art et l'importance de réaliser dés le plus jeune âge un contact avec les oeuvres et les artistes. Il s'agit de tenter de répondre ou de contribuer au mieux à cet exercice en souhaitant que nos réponses trouvent un écho dans les politiques publiques. Nous sommes tous "chargés" de ces émotions difficiles à exprimer. Nous savons que c'est le langage qui peut nous permettre de voir par l'intermédiaire des yeux d'une autre personne, que c'est le langage qui permet à un artiste de nous faire partager ce qu'il pense, par la maîtrise de son art. Dans l'ebauche d'un geste, dans l'effroi d'un regard, dans la musicalité et l'harmonie des sons, dans le langage d'un corps, nous entendons et voyons notre monde avec émotion. Nous faisons appel à notre empathie, à cette faculté de lire en l'autre et d'y vivre une partie de lui même. Le philosophe Robert Vischer en 1873 dans sa thèse sur l'esthétique emploie le mot "d'empathie" pour expliquer comment la vue d'une oeuvre d'art provoque chez le spectateur, la projection sur l'oeuvre de ses propres émotions, puis en retour la sensation par le spectateur d'un contenu émotionnel. Le spectateur rentrant ainsi en résonnance avec l'oeuvre... Nous avons tous ressenti et partagé ces moments d'une rare beauté et d'une grande joie. Notre travail est bien celui de partager à nouveau cette sensation, cette émotion avec un public, de jeunes, d'adultes, de passionnés. Nous oeuvrons nous aussi par nos actes les plus justes de médiation entre les oeuvres et les publics à cette quête émotionnelle. Nous savons l'intérêt de ce partage, de cette rencontre, nous en connaissons les enjeux et les raisons. La découverte et l'inscription d'un petit d'homme passe par cet apprentissage. "on ne lit jamais un livre, on se lit à travers les livres pour se découvrir", comme le dit si bien Romain Rolland. (prix nobel de littérature en 1915). la vie est un tout et comment la littérature nous ouvre au monde en nous faisant voyager sans bouger. L'art nous engage, émotionnellement et physiquement. Est il encore besoin de se convaincre pour que l'école du 21 ème siècle y fasse une place d'honneur, non comme une simple matière mais comme le moyen de s'ouvrir au monde ? Nicolas Trotouin
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